Salon du livre du Grand Sudbury

par Sylvie Bérard

Cette année, j’ai eu la chance d’être invitée au Salon du livre du Grand Sudbury pour y présenter, entre autres, mon nouveau recueil À croire que j’aime les failles (Prise de parole, 2020). Pandémie oblige, le Salon s’est transporté en ligne. La programmation n’y a rien perdu au change, ce serait même le contraire. Un coup d’oeil à l’horaire suffira à vous en convaincre.

J’avais trois activités principales prévues à mon horaire.

  • J’ai premièrement participé au blogue collectif, textuel et virtuel À chacune et chacun sa voix. On nous avait demandé de parler de notre salon, et j’ai pris la commande au pied de la lettre. Sur le site de l’événement, on peut donc lire mon texte «Matière à salon» et visionner mon clip «Tenir salon».
  • J’ai aussi participé à la table ronde «La diversité sexuelle et de genre dans la littérature». Animée par Nicholas Giguère, celle-ci réunissait José Claer, Marie Darsigny, David Ménard et moi-même. Nous avons discuté de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre dans notre écriture et dans notre lecture. On peut réécouter nos échanges sur la page Facebook du Salon.
  • Ma dernière activité du salon était issue d’une collaboration avec Pierre-André Doucet, pianiste classique et écrivain acadien. Avant de nous lancer dans ce projet, nous ne nous connaissions pas! L’idée est venue de l’organisation du salon: sachant que Pierre-André avait déjà présenté un récital où il mêlait ses interprétations de pièces du dix-neuvième siècle à des lectures de ses propres textes, on nous a proposé de le faire en tandem. Ce qui m’a fascinée, c’est de voir à quel point nos univers se rejoignaient. Nous avons donc concocté un récital virtuel composé de musique et de textes littéraires. Sur des musiques de Clara Schumann et Robert Schumann Pierre-André a lu son texte «Jamais je ne t’oublierai», paru dans la revue acadienne Ancrage, tandis que j’ai lu des extraits de mon recueil Oubliez (Prise de parole, 2017) accompagnée au piano par Pierre-André qui interprétait une pièce de Claude Debussy. L’enregistrement de cette émission est disponible sur Facebook. Après la diffusion de notre récital, nous sommes resté.e.s en ligne pour discuter de notre écriture et de notre projet commun. Plus tôt ce jour-là, nous avions aussi eu l’occasion d’en parler dans une interview à l’émission Le matin du Nord.

Voilà, ce sont les activités auxquelles j’ai participé au Salon. J’ai aussi eu l’occasion d’entendre plusieurs discussions et rencontres avec des auteurs et autrices. Je ne peux pas toutes les énumérer, mais je pense entre autres à la belle entrevue que Joséphine Bacon a donnée à Jean-François Létourneau ce samedi.

La tenue du Salon sous cette forme virtuelle a contraint l’organisation à transformer les activités initialement prévues — et les personnes aux commandes du Salon ont toute mon admiration pour la capacité dont elles ont fait montre à se virer sur un cinq cennes (on est à Sudbury après tout) et pour leur inventivité dans un contexte qui n’était pas facile. Ce passage du réel au virtuel, en forçant l’adoption de nouvelles formules et l’utilisation de nouveaux médias, n’a pas eu que des désavantages, loin de là, et a été un véritable stimulus pour la créativité, on peut penser par exemple au blogue ou au recours à la vidéo.

En fait, je parle au passé, mais il reste, demain, toute une journée de programmation. Récemment, j’ai acheté le livre d’Amadou Ba, L’histoire des Noirs au Canada, une histoire bien méconnue et j’ai vu qu’il faisait une présentation dimanche à 10h. Je me promets de le regarder en direct ou en différé — un autre avantage d’une programmation virtuelle.