Les pages littéraires de Sylvie Bérard

Science-fiction, littérature, écriture

Se rappeler les mots et les gestes

Je ressors de mes archives ce que j’écrivais quelques jours après le 6 décembre 1989. Il y a 34 ans de cela, mais peut-être parce que j’étais du même âge et étudiante comme les femmes assassinées cet après-midi-là, le souvenir du jour de l’événement est toujours aussi vif dans ma mémoire. À chaque tuerie haineuse, ce souvenir me revient. Et, franchement, à part quelques maladresses syntaxiques, je ne changerais pas grand-chose à ce texte.

Aimer jouer à la Barbie

Le film Barbie sort dans deux jours. Cela m’a donné envie de partager avec vous ce chapitre de Une sorte de nitescence langoureuse (Alire 2017) où je raconte des jeux avec la célèbre poupée.

Sylvie Bérard, Une sorte de nitescence langoureuse (Alire 2017), p.121.
Sylvie Bérard, Une sorte de nitescence langoureuse (Alire 2017), p.122.
Sylvie Bérard, Une sorte de nitescence langoureuse (Alire 2017), p.123.
Sylvie Bérard, Une sorte de nitescence langoureuse (Alire 2017), p.124.
Sylvie Bérard, Une sorte de nitescence langoureuse (Alire 2017), p.125.
Sylvie Bérard, Une sorte de nitescence langoureuse (Alire 2017), p.126.
Sylvie Bérard, Une sorte de nitescence langoureuse (Alire 2017), p.127.

Ce chapitre contient la version remaniée d’une nouvelle initialement publiée dans la revue XYZ.

Les journaux ne parlent jamais de terrorisme

Selon les journaux de ce matin, un suspect serait entré dans un cours de philosophie à l’université de Waterloo en Ontario et en aurait attaqué le professeur et des étudiants. Trois personnes auraient été blessées dans l’incident. Je dis incident parce que la nouvelle s’est retrouvée dans les faits divers de La Presse qui reprenait un article de La presse canadienne, et n’a fait l’objet d’aucune mention dans Le Devoir. En Ontario, un court article en fait état dans la section more top stories du Globe and Mail et dans une section secondaire du Toronto Star. Waterloo ne possède pas de quotidien, mais le journal régional, propriété du même groupe que le Toronto Star, affiche aussi un bref article sur son site web.

« “Je ne peux pas parler de motif pour le moment. Il est évident qu’une enquête est en cours, mais les enquêteurs sont en train d’interroger la personne en état d’arrestation”, a déclaré Shaena Morris, surintendante du service de police régional de Waterloo, lors d’une conférence de presse.» (La Presse)

Un sentiment de déjà-vu. Les noms, l’université, l’arme, la gravité des blessures infligées aux victimes, tout cela est différent, mais la tiédeur de la presse à nommer l’événement et ses enjeux demeure. Le suspect est un homme, le cours de philosophie en question est un cours sur le genre et ce n’est qu’après s’être informé du sujet du cours que l’homme a attaqué. « The professor » est en fait une professeure, et il se peut fort bien aussi que les étudiants soient des étudiantes. Vous voyez le lien? Heureusement, l’arme était un couteau et n’a fait que des blessé·e·s, mais l’événement porte une gravité que les médias, encore une fois, nient par leur silence à propos du genre et de l’importance symbolique de l’attaque.

Les journaux ne parlent jamais de terrorisme dans ces cas-là.

Les médias n’apprennent pas, et leur refus d’apprendre contribue à la montée du discours antigay, antitrans, antiféministe, antiqueer, anti…genre (comme si une telle chose n’était pas une aberration), le fait d’une minorité hallucinée par la peur de perdre des pouvoirs, mais appuyée dans les faits par une majorité qui se tait trop, qui ne dénonce pas assez les égarements des -phobes.

En plein dans le mille, si vous voulez mon avis

En tout cas, cela rejoint mes intentions.

Une lecture de La Frugalité du temps:

www.instagram.com/p/CsGiesfuLWS/

Entrevue d’Alire, troisième partie

Afin de vous en apprendre un peu plus sur La frugalité du temps, les éditions Alire ont réalisé un long entretien avec moi. Je me permets de le repartager ici. En voici la troisième et dernière partie.